Nous quittons progressivement les secteurs les plus connus des fjords pour commencer à remonter vers Trondheim qui sera le point final de notre deuxième séjour en Norvège.

Au programme de cette petite étape : beaucoup de (belles) routes, peu de randonnées, un passage express dans la chouette ville d’Ålesund, la mythique Atlantic Road (route de l’Atlantique) parcourue en long, en large et en travers, mais aussi du brouillard, de la pluie, du ciel bleu, une vallée féérique et un petit village de pêcheurs aux airs de Lofoten !

Vous êtes prêts ? C’est parti pour la sixième étape de notre carnet de voyage en Norvège !

Et comme à chaque article, une petite mosaïque de photos histoire de vous donner envie de découvrir la suite !

Douzième jour

La vallée de Valldal

Nous quittons tôt Stryn et le secteur de Geiranger ce matin-là car nous avons plus de 3h de route à parcourir avant d’arriver à notre premier point d’intérêt de la journée. Sur la route qui nous mènera à Stranda, nous traversons la petite commune de Hesylt et nous nous arrêtons au point de vue Ljøen utsiktspunkt afin de photographier une dernière fois le fjord de Geiranger, toujours recouvert de cette brume tenace qui s’accroche aux sommets depuis des jours et des jours… Afin de nous faire économiser une bonne heure et demie de route, nous décidons d’emprunter le ferry à Stranda.

Nous avons évité les ferrys tant qu’on pouvait car cela nous semblait compliqué de les prendre (alors qu’en fait, c’est tout simple, je vous expliquerai tout dans notre article de bilan qui sera publié dans quelques semaines) histoire de nous faire gagner une bonne heure de route. Les norvégiens empruntent les ferrys comme on prendrait le bus en France. Ca fait partie de leurs habitudes et ça leur fait gagner un temps précieux sur la route. La traversée se fait en 10 minutes, c’est le temps qu’il faut pour qu’une vilaine pluie froide nous tombe dessus de l’autre côté du fjord.

Notre objectif du jour était de tenter d’accéder à un point de vue proche de la route des Trolls, cette fameuse route en lacets ultra connue qui attire normalement chaque année des millions de visiteurs. Malheureusement quelques semaines avant notre départ, le gouvernement norvégien a décidé de la fermer car de multiples éboulements ont eu lieu (parfois sur des voitures !) et il en va de la sécurité des automobilistes qui l’empruntent… On avait repéré sur Maps l’endroit où la route était fermée et un point de vue se situait juste à côté ! Malheureusement, le brouillard recouvre absolument tout lorsque nous arrivons sur place. La visibilité est réduite à néant et nous ne sortons même pas de la voiture pour tenter d’apercevoir quelque chose.

Nous redescendons donc dans la vallée de Valldal que nous venons de traverser pour nous rendre au point de vue et qui est de toute beauté, parée sous ses couleurs d’automne !

Cette vallée est un bijou tant elle est magnifique ! Des ruisseaux bleus turquoises traversent la lande et la végétation foisonnante, ça doit être quelque chose sous le soleil ! Nous ne faisons aucun arrêt photo, il pleut à ce moment-là et nous croisons également de nombreux chasseurs. Mieux vaut rester dans la voiture, d’autant que la visibilité est mauvaise et qu’on n’a pas envie d’être confondu avec du gibier…

Øvstestølbrua

Nous faisons une halte à Øvstestølbrua pour pique-niquer. Malgré la météo capricieuse, il ne pleut plus ici et nous décidons de manger dehors sur une petite table en bois prévue à cet effet. On a essayé de manger le plus possible dehors durant tout notre séjour, exceptés les jours de pluie. Nous marchons quelques centaines de mètres dans les environs pour photographier les lieux qui semblent tout droit sortis d’un conte de fée !

Vous pouvez marcher sur un petit sentier le long du ruisseau. Nous ne montons pas énormément car le brouillard est tenace et nous perdons rapidement de la visibilité.

Ce hameau me donne envie de tout claquer en France, de démissionner, vendre la maison pour venir y vivre ! Je m’imagine fort bien ouvrir un petit café joliment décoré, faire des gâteaux aux visiteurs, et vivre recluse ici loin de l’agitation de la vie. Dans une autre vie peut-être ?

Nous reprenons de nouveau la route et faisons une halte à Gudbrandsjuvet. Ici, un joli café borde la rivière et une petite cascade. Vous pourrez vous attablez confortablement le long d’immenses baies vitrées pour profiter de la vue tout en dégustant de formidables pâtisseries ! On vient tout juste de manger, mais il y a toujours de la place pour un café latte et une bonne pâtisserie ! Ca sera bien évidemment une brioche à la cannelle pour moi, voilà des jours que je cherchais à en manger mais qu’aucun café n’était ouvert sur notre route !

Une fois rassasiés et réchauffés, on se balade à pied autour du café pour profiter de l’aménagement réalisé, et qui s’intègre parfaitement au paysage, autour de la cascade qui traverse le petit bourg.

Le secteur doit être très agréable pour la randonnée mais ça n’est pas prévu au programme, d’autant plus que la météo se gâte…

Vers 14h00, nous n’avons plus rien à faire dans le secteur et la météo est tellement peu engageante que nous décidons de ne pas y rester. Plusieurs personnes nous avaient vivement conseillé de passer un peu de temps à Ålesund, une petite ville côtière réputée pour son architecture. Nous avions mis la ville entre parenthèse au cas où nous aurions du temps à perdre, préférant toujours nous focaliser sur la nature et la randonnée. Finalement comme on ne savait pas quoi faire, on a foncé là-bas, d’autant que la météo était plus clémente que là où nous étions. Nous avions environ 1h30 de route pour y arriver, la route que nous traversons est banale et sans charme et nous ne nous arrêtons pas une seule fois sur notre trajet.

Ålesund

C’est le style Art Nouveau qui fait le charme d’Ålesund. Ici, on oublie (presque) les petites cabanes norvégiennes rouges en bois, c’est une ville résolument moderne et dans un style qui tranche avec tout ce que nous avons vu depuis notre arrivée en Norvège. Les façades pastels des murs et le style particulièrement travaillé nous donne l’impression d’avoir quitté la Norvège pour un autre pays !

Premier arrêt au point de vue le plus célèbre de la ville, le Byrampen Utkikkspunkt. Ici, un escalier de plus de 400 marches vous emmènera dans le bas de la ville. Nous ne les avons pas empruntés jusqu’en bas faute de temps, mais l’arrêt photo ici était obligatoire !

Nous n’avons que peu de conseils à vous donner, notre passage éclair dans la ville n’a même pas duré 2h au total, et nous avons uniquement flâné autour du petit port coloré et de ses ruelles alentours…

Nous reprenons en fin de journée la route vers notre nouveau logement où nous ne passerons qu’une nuit. J’avais pris ce logement car il disposait d’une vue mémorable sur les montagnes alentours. Malheureusement la météo continuera de nous embêter et nous ne verrons même pas le bout du jardin tant le brouillard était tenace.

Douzième jour – et une journée de perdue, une !

Au réveil le lendemain, nous prenons notre temps pour déjeuner en admirant les moutons qui se baladent librement dans les rues du village. Nous décidons malgré tout, dans un excès de positivisme, d’aller aborder la route des trolls par le nord histoire de voir si on avait une meilleure visibilité que la veille… En vain ! On s’arrête juste au démarrage de la route pour photographier les quelques trolls qui sont érigés autour d’un immense magasin de souvenirs qui fait également office de restaurants pour les groupes. L’établissement est désert du fait de la fermeture de la route, j’imagine comme il doit être difficile pour les commerçants de tourner correctement jusqu’à ce que la route soit de nouveau rouverte (pas de date prévue au moment où je rédige l’article en novembre 2024).

La suite de notre journée n’est faite que d’errance, d’une tentative de randonnée pour voir une cascade qui est finalement à sec et sous le brouillard ce jour-là. Nous déclarons forfait pour la journée niveau visites et décidons de faire un passage rapide dans la petite ville d’Andalnes pour boire un café et manger une petite douceur sucrée dans un salon de thé. La ville n’a aucun intérêt esthétique, la seule chose sympa c’est qu’il y a de jolis magasins de décoration (aux prix tellement excessifs que je suis interdite d’entrée par le Viking qui veille au grain). Nous récupérons en fin d’après-midi notre logement idéalement situé en bord de mer à Kvisvik et face à une constellation d’îlots. Notre soirée pluvieuse se déroule au coin du feu avec un bouquin, particulièrement agréable après tant de jours à vivre notre voyage à 100 à l’heure.

Treizième jour – la route de l’Atlantique

La route de l’Atlantique (Atlanterhavsveien)

Réveil cool pour notre 13ème jour, nous nous rendons aujourd’hui sur la fameuse route de l’Atlantique !

En bon amateur d’émissions automobiles qui voit régulièrement des essais se dérouler sur cette route, le Viking m’a dit « cette étape est non négociable, peu importe le détour qu’on devra faire pour y aller ». Bon ben ma foi, tant que ce n’est pas moi qui conduis, ça me va… =)

Nous partons sous un ciel chargé de nuages et quelques gouttes de pluie. Heureusement, le ciel va se dégager à mesure que l’on approche de la route, pour le plus grand bonheur du Viking (et le mien aussi, je dois l’avouer).

La route de l’Atlantique est longue de 8km et relie les communes d’Eide et Averøy. Elle a pour particularité de relier plusieurs ilots entre eux, sur 8km de distance. Construite dans les années 80, elle est considérée comme la construction norvégienne du siècle, rien que ça !

Deuxième route touristique norvégienne la plus visitée après la route des Trolls, le long bandeau d’asphalte est traversé par des ponts qui surplombent la mer et dont les courbes généreuses tout en rondeur en font une véritable attraction touristique.

Vous pourrez vous arrêter à de très nombreux endroits tout au long de la route, pour photographier les ponts, les petites cabanes qui forment de minuscules hameaux.

Une passerelle aménagée vous permettra également d’avoir des points de vue sympas sur la route et l’océan. Ici, les cars de touristes déversent quotidiennement leur flot de visiteurs et nous ne nous attardons pas ici.

Le secteur est régulièrement battu par le vent et les tempêtes et les vidéos des vagues qui s’écrasent sur la route sont particulièrement impressionnantes ! On aurait adoré voir le secteur sous la tempête mais jour-là, c’est particulièrement calme !  

Il n’y avait pas excessivement beaucoup de touristes ce jour-là et nous avons pu faire de nombreux arrêts aux endroits que l’on trouvait intéressants et photogéniques.

D’en bas, j’ai trouvé que c’était un peu compliqué de photographier la route. Prenons donc un peu de hauteur en drone.

Nous pique-niquons face à ce joli paysage et sommes envahis par la nostalgie. C’est la dernière fois que nous pique-niquons comme ça dans la nature, nous arrivons en effet au terme de notre séjour et nous partirons le lendemain pour la petite ville de Trondheim qui marquera la dernière étape de notre deuxième voyage en Norvège. On repense à tout ce qu’on a vécu, les randonnées incroyables, les aurores, les soirées au coin du feu dans nos jolis logement… Nous pensons aux deux semaines qui viennent de s’écouler et au fait qu’on a rien vu passer… Une énorme vague à l’âme nous submerge à ce moment et je me demande comment je vais faire pour rentrer en France…

Bud

On ne va pas s’apitoyer sur notre sort très longtemps, nous reprenons ensuite à la route vers le petit village de pêcheurs de Bud. Le secteur est particulièrement calme et nous ne croisons pas d’autre touriste durant notre visite des lieux. On s’attarde au bord de mer et le long du minuscule petit port bordé de cabanes rouges typiquement norvégiennes. On se croirait presque dans les Lofoten !

Je n’ai rien de particulier à vous dire au sujet de Bud, place aux quelques photos prises ici !

Attention ici à ne pas utiliser votre drone. Nous avons discuté avec une habitante croisée dans le village et qui nous a expliqué que la situation géopolitique du secteur était assez tendue avec les russes au sujet d’un gazoduc qui se situe pas très loin de la côte. D’après ce qu’on a compris, les russes ont intercepté des drones en provenance d’Afghanistan et qui survolaient le gazoduc en question… Depuis, il semblerait que les russes soient sur les dents et surveillent particulièrement le secteur. Le drone restera donc dans le sac, on n’a pas envie de finir au goulag, emprisonnés pour espionnage hein 😀

Nous repartons en fin de journée pour revenir à notre logement et profiter d’un magnifique coucher de soleil au coin du feu.

J’ai de grands espoirs pour cette nuit au niveau des aurores car le ciel est à ce moment-là assez dégagé, et les prévisions de l’activité solaire sont assez clémentes pour me laisser espérer quelque chose pour cette nuit. Je plante le trépied dehors dès qu’il commence à faire plus sombre et je prends des photos à intervalle régulier pendant que nous sommes attablés pour le dîner. Du vert apparaît, je laisse l’assiette (et le Viking) en plan, pour courir dehors. Malheureusement les nuages arrivent et viennent tout gâcher. Je passe toute la soirée dehors à attendre en vain que ça se dégage. Je me lève même deux fois cette nuit-là pour tenter d’apercevoir quelque chose, en vain… Voilà la seule photo à peu près potable prise avant que la couverture nuageuse ne gâche tout. J’avoue que j’en ai gros sur la patate parce que je les ai tellement attendues, ces aurores, et j’ai été tellement déçue, nuit après nuit… Je suis reconnaissante de les avoir vues lors de notre seconde étape que j’ai eu un espoir énorme pour les 15 jours qui suivaient, et finalement j’ai joué de malchance soit en raison de la météo, soit en raison de l’activité solaire réduite à néant…

Le lendemain, nous reprenons la route en direction de Trondheim où nous passerons un peu moins de 48h. Le retour en ville a été quelque peu difficile mais c’est une ville fort charmante que je vous conseille vraiment de découvrir en Norvège. La suite, au prochain épisode !