L’enchantement dans les hautes terres de l’Islande

Les hautes terres d’Islande, (Miðhálendið) regroupent l’ensemble des terres centrales de l’île.

Accessibles uniquement quelques semaines par an, elles nécessitent obligatoirement un 4X4 en raison de l’absence de routes goudronnées. Ici, les routes sont des pistes caillouteuses, parfois en relativement bon état, parfois avec d’énormes nids de poules, gués et passages difficiles. Nous vous invitons à lire notre article de présentation de ce carnet de voyage islandais pour retrouver nos conseils pour bien circuler en Islande en toute sécurité.

On dit souvent que les routes les plus difficiles mènent aux plus beaux paysages : nous trouvons que cet adage résume parfaitement les hautes terres islandaises.

Nous les avons parcourues en septembre 2016, et malgré le mauvais temps certains jours et l’absence quasi totale de soleil, nous avons émerveillés par les paysages qui semblent sortis tout droit d’une aquarelle ou de la science fiction !

Direction sans plus attendre quelques merveilles des hautes terres !

Gluggafoss (Merkjárfoss) et la piste F261

C’est en revenant en ferry des îles Vestmann que nous avons décidé d’emprunter la première route F de notre périple, et de nos voyages en Islande aussi d’ailleurs. On s’est dit qu’on allait tenter de suivre la piste F261 qui mène au fameux Þórsmörk, haut lieu de randonnée très célèbre en Islande.

Nous sommes passés complètement par hasard devant cette chouette cascade de Gluggafoss. De toute façon c’est simple, on est complètement obsédés par les cascades et on les aime toutes ! =)

Nous avons poursuivi notre route vers Þórsmörk, malheureusement nous avons dû rebrousser chemin après plusieurs dizaines de kilomètres car les gués à traverser étaient bien trop hauts et violents pour notre 4X4. D’ailleurs avec la tempête que nous venions de traverser, ça n’est pas étonnant que les rivières aient été si gonflées !

Nous avons pu profiter malgré tout de cette piste magnifique et même sans arriver à Þórsmörk, on en a pris plein les yeux !

Une journée à Landmannalaugar

La piste 108

Cette piste est tellement belle qu’elle méritait à elle seul une section pour la mettre en avant.

Cette piste, c’est tout ce qu’on aime comme paysages volcaniques : de la caillasse noir, et la verdure par endroit qui tranche littéralement dans ces paysages désolés. On aimerait s’arrêter à chaque kilomètre ou presque !

Les paysages semblent monotones et pourtant nous sommes complètement obnubilés par ce qu’on voit. C’est la première fois de notre vie de voyageurs qu’on traverse des paysages comme ça.

Bláhylur (aussi appelé Hnausapollur)

Deux noms pour un même lieu ! Et après on s’étonne que je galère parfois à faire mes itinéraires =)

Situé sur la piste qui mène à Landmannalaugar, c’est encore une découverte surprise totale ! On a vu le panneau qui annonçait un point de vue, on stationne la voiture, on monte de quelques dizaines de mètre et… Oh mon dieu quel paysage !

Bláhylur est un lac dans un cratère, sa couleur bleue contraste avec le gris du ciel et le vert de la végétation qui recouvre la roche volcanique.

Vous pouvez réaliser une courte marche dans le secteur, nous n’avons pas eu le temps de nous y attarder.

Frostastaðavatn

Situé non loin de Landmannalaugar, ce lac a attiré notre œil en raison de son atmosphère paisible et du reflet du paysage alentours dans ses eaux paisibles.

Un moment hors du temps où étions seuls pour en profiter. Il est possible de faire de la randonnée dans ce secteur. On se jure de revenir un jour avec un véhicule adapté pour y passer plusieurs nuits, afin de profiter des lieux à la hauteur de ce qu’ils méritent.

Landmannalaugar

Après 2h de route cahoteuse, plusieurs gués passés (au moins une dizaine ! ) avec un sang-froid extraordinaire de la part de monsieur pendant que moi, je n’en menais clairement pas large dans la voiture, nous voilà sur le parking de Landmannalaugar. Comme il est étrange de se retrouve après des heures sans voir personne, entourés de plusieurs dizaines de véhicules…

Nous commençons à prendre le sentier qui est parfaitement borné, nous apercevons au loin les prémices de ce qui nous attend, sans nous douter du choc qu’on allait avoir en voyant de nos yeux ces paysages.

Nous traversons des champs de lave, c’est bizarre pour nous à ce moment car malgré une petite pluie fine, il n’y a pas du tout de vent, c’est assez rare en Islande pour le souligner !

Landmannalaugar signifie « les bains chauds des gens du pays ». On comprend rapidement pourquoi, car des petits spots de baignade se trouvent à l’entrée du site. Quelques personnes font trempette lorsqu’on y passe. Nous n’avons pas eu le temps de profiter de la géothermie du secteur, nous nous sommes focalisés sur la découverte des paysages et les photos.

On prend un peu de hauteur, la mousse recouvre une partie des paysages (tu m’étonnes vu ce qu’il pleut dans c’te pays !).

Par endroit, on trouve des petits solfatare (fumerolles). Ca sent le souffre aussi, on sent parfois un petit air chaud qui se dégage des entrailles de la terre. On n’approche pas trop la main ni le visage, on n’a pas trop envie de réveiller le monstre qui sommeille dessous =)

Monsieur monte plus vite que moi, je me mets en mode « touriste asiatique » et je prends des photos de tout ce que je vois, dans tous les sens. Arrivé à un promontoire il se retourne, lui qui est d’habitude si terre-à-terre et pas du genre à s’ébahir chaque matin de tout ce qu’il voit comme moi, se retourne et je vois son visage incrédule. Il me dit alors « viens voir, c’est incroyable ! »

Et oh mon dieu, oui ça l’est !

On aperçoit en contrebas un lac bleu turquoise qui tranche avec les couleurs ocres des montagnes.

Nous n’avons jamais rien vu de pareil, c’est au-delà de ce qu’on attendait, c’est juste grandiose !

Les reliefs, les couleurs, tout semble irréel ! On dirait une peinture, une aquarelle qu’on a sous les yeux ! Ce sont des nuances de verte, d’ocre, de bleu qui se dévoilent devant nous !

Encore aujourd’hui, 7 ans et plus d’une vingtaine de voyages plus tard, on se dit que Landmannalaugar est le paysage le plus incroyable qu’on ait vu de notre vie.

Le secteur est très prisé pour la randonnée, c’est d’ailleurs le point de départ d’un fameux trek de 55km qui vous emmènera de Landmannalaugar à Thórsmörk, considéré comme le plus beau du pays.

Notre prochain voyage en Islande sera très certainement dédié à ce trek. Si les 55km ne nous impressionnent pas franchement (c’est ce qu’on fait en deux jours et demi de randonnée quand on part en voyage rando), on a peur de se lancer dans ce trek et d’avoir une météo pourrie… La météo, c’est un coup de poker, et vu qu’on a rarement de la chance avec ça lorsqu’on voyage, je n’ai pas envie de parcourir 55km sous la pluie et le brouillard.

Autre point négatif du trek, c’est qu’il faut dormir soit dans une tente, soit (encore pire !) dans un refuge. Vous dire que cela ne m’enchante guère est un euphémisme, je n’ai pas encore passé ce cap dans ma tête et je sais que je ne suis pas capable de supporter ça. Je préfèrerais dormir en tente, mais on rejoint le point numéro 1h, on fait quoi si c’est le cataclysme niveau météo ?

En bref, on aura adoré Landmannalaugar, ça nous a donné envie de revenir pour faire le trek, mais ça doit encore murir un peu dans notre tête avant qu’on ne se lance…

Se rendre à Landmmanalaugar

Comme nous vous l’indiquions au début de l’article, il vous faudra un 4X4 obligatoirement pour vous y rendre. Trois pistes permettent d’y accéder, et avec le recul je me dis qu’avec le petit 4X4 Suzuki Vitara qu’on avait, on a pris des risques à traverser autant de gués avec un 4X4 si bas…

Les trois pistes qui vous emmènent vers Landmannalaugar, la F208 nord (aucun gué à passer mais nous n’étions pas du tout dans le nord lors de ce voyage), nous avons donc préféré la F208 sud… Et… C’était pas du gâteau ! On a dû traverser une dizaine de gués, j’ai bien cru que mon cœur n’allait jamais tenir tellement c’est flippant ! Il y a également la piste F225 qui y mène, et qui comporte également des gués. Nous ne l’avons pas prise, nous vous invitons donc à consulter d’autres sites ou blogs pour vous renseigner à ce sujet.

Quoi qu’il en soit, renseignez-vous impérativement sur l’état des routes avant de vous engager sur une piste. Les gués restent un point noir de la traversée des hautes terres islandaises car ils peuvent gonfler subitement après la pluie. On vous donne tous les renseignements nécessaires concernant la conduite en Islande dans notre article de présentation.

Il est également possible de réserver une excursion pour les moins téméraires en voiture ou ceux qui ont loué un petit modèle, en super jeep, dans un bus gigantesque avec des roues qui font la hauteur d’un être humain… Certaines compagnies sont très connues et réputées sur l’île, telles qu’Arctic Adventures ou encore Reykjavik excursions.

Sigoldufoss

En quittant Landmannalaugar en fin de journée, toujours par la F208 sud, nous nous arrêtons à cette cascade incroyable d’un bleu qui semble irréel ! Pour la première fois depuis le début de notre séjour, un rayon de soleil pointe à travers les nuages ! La luminosité est fantastique !

Nous sommes seuls au monde ici, pas l’ombre d’un autre humain que nous deux, à profiter de ce paysage fabuleux !

Nous repartons ensuite d’une traite pour regagner notre logement. Cette journée a été extraordinaire, la nuit le sera tout autour car nous avons eu la chance de pouvoir observer, en cette nuit du 11 septembre 2016, notre première aurore boréale dans le ciel. Moment d’intense émotion, magique pour nous !

Fagrifoss

C’est en quittant Fjaðrárgljúfur pour prendre la piste F206 que nous découvrons, à nouveau par hasard, la cascadre Fagrifoss.

En 2016, nous n’avions pas beaucoup de forfait à l’étranger, ni beaucoup de renseignements concernant les hautes pistes islandaises et nous n’avions jamais entendu parler de cette cascade. Si aujourd’hui nous repartions en Islande, aucun doute que grâce à Maps nous découvririons d’autres trésors qui seraient moins cachés qu’à l’époque.

Nous passons notre premier gué de la journée, celui qui traverse la Geirlandsá. Pas de quoi nous refroidir, c’est un petit gué pour nous préparer à la suite…

Comme on vous l’a dit, on est très bon public quand il s’agit de cascades. C’est d’autant plus vrai quand elle se situe dans une environnement si magnifique. On aperçoit, dans cet écrin de verdure, une autre cascade au second plan.

Lakagígar

On continue dans les paysages irréels, direction le volcan du Laki !

Il y a plus de 200 ans, en 1783, le volcan est entré en éruption pendant plusieurs mois, sur plus de 25km. Les coulées de lave ont été très importantes et ont façonné ce paysage : on y recense plus de 100 cratères !

Nous quittons Fagrifoss pour emprunter la piste F206. La piste est bien balisée, il n’y a qu’à suivre les panneaux qui mènent au Laki.

L’éruption qui a façonné ce paysage a été l’une des plus meurtrières en Islande, car les gaz qui s’en sont dégagés ont rendu l’air toxique : plus de 9000 personnes sont mortes suite à cette éruption et les dégâts ont été considérables sur les cultures et les animaux. L’éruption a impacté l’Europe toute entière, et des milliers de morts ont été recensés en raison des fumées et gaz qui se sont propagés sur le continent. Pire encore, la température mondiale a chuté de 4.5° durant l’année de l’éruption.

Cette catastrophe a engendré ce paysage fascinant dont nous profitons aujourd’hui, mais qui nous rappelle que la nature est plus forte que tout et qu’il suffirait qu’un autre volcan se réveille pour anéantir une partie de notre vie, encore aujourd’hui.

Nous avons réalisé une petite randonnée d’environ 6km qui nous a permis de voir, depuis les hauteurs, un panorama à 360° sur tout le secteur.

Malheureusement la météo n’a pas été avec nous ce jour-là, et nous avons eu pas mal de brume qui a rendu compliqué les photos.

La piste F207, appelée boucle du Laki, se fait en voiture et contourne l’ensemble de la zone. Nous n’avons pas pu la réaliser car un gué se trouve à la toute fin de la boucle, et il était bien trop haut à ce moment-là pour qu’on prenne le risque d’y aller.

Comment se rendre au Laki ?

  • 4X4 obligatoire (ai-je besoin de le préciser ?)
  • Plusieurs gués à traverser pour vous rendre au Laki par la piste F206, dont un des pires de notre séjour où l’eau est montée jusqu’à notre pare-brise !
  • Si vous empruntez la Boucle du Laki, la F207, faites attention au dernier gué ! S’il a beaucoup plu ce jour-là ou les précédents comme cela a été notre cas, n’essayez pas de le traverser !
  • Comme d’habitude, n’oubliez pas de consulter l’état des routes avant de vous y engager.

Kerlingarfjöll

Bon, on vous le met sur la liste car on sait grâce à des amis à nous qui y sont allés par beau temps que c’est canon mais nous… Ben on n’a pas vu grand chose ! =)

Nous étions de passage ici après plusieurs longues heures de route sur une piste cahoteuse, la F35, début septembre et… Il neigeait ! Et il faisait accessoirement 1 degré avec vent et brouillard.

On a tenté de marcher un peu en espérant que ça se dégage mais rien à faire. Au bout de quelques centaines de mètres, je ne voyais même plus la veste rouge de monsieur. Nous avons décidé de rebrousser chemin…

Kerlingarfjöll est un des plus beaux sites géothermiques de l’île. Situé en plein cœur des hautes terres, il est une étape incontournable lorsque vous visitez le centre de l’île.

N’ayant pas vu grand chose, et n’ayant donc pas grand chose à vous raconter à ce sujet, nous vous invitons à consulter l’excellent blog Voyage Islande de ma copine Isabelle et de son mari, deux férus d’Islande qui ont un nombre impressionnant de visites là-bas à leur actif ! Vous y trouverez l’essentiel à retenir pour vous y rendre et y randonner.

Gýgjarfoss

Nous reprenons la route F35 après notre randonnée avortée à Kerlingarfjöll pour nous rendre à la zone géothermique de Hveravellir. Sur le chemin, on tombe par hasard sur cette cascade où nous nous arrêtons pour faire quelques photos malgré la pluie qui s’abat sur nous.

Dans ce même secteur, on tombe sur ce petit canyon dont il m’est impossible de retrouver le nom aujourd’hui…

Zone géothermique de Hveravellir

Nous poursuivons après la cascade vers la zone géothermique de Hveravellir.

La route F35 pour y aller est effroyable, c’est la pire piste de notre séjour dans les hautes terres en raison des énormes nids de poule partout sur la route… Certains sont remplis d’eau, on se prend de véritables vagues sur la voiture qui est dans un état de saleté tellement impressionnant qu’on ne voit plus rien aux paysages !

Nous arrivons toujours sous une pluie battante (pour changer =) ), le seul avantage c’est qu’on est complètement seuls dans la zone géothermique !

On apprécie les paysages géothermiques avec ses mares de boue, ses fumerolles, ses points d’eau bleu turquoise dans lesquels ils vraisemblablement possible de se baigner.

Une passerelle vous permet de vous approcher de tous les phénomènes géothermiques tout en restant en sécurité.

Nous nous arrêtons dans le petit café sur place pour boire un chocolat chaud et nous débarrasser de nos vêtements de pluie qui sont trempés, avant de reprendre la route en sens inverse pour retourner à notre logement.

Et puis au hasard des routes, vous ferez de formidables découvertes !

Vous aurez sans cesse envie de vous arrêter sur votre route pour photographier les paysages que vous traverserez.

Les hautes terres sont exigeantes en matière de conduite, vous devrez redoubler de vigilance pour ne pas abîmer votre véhicule, mais quel enchantement, loin du tourisme de masse du sud de l’île !

Un des nombreux gués traversés durant notre séjour

N’hésitez pas à poursuivre avec nos autres articles sur l’Islande, si le cœur vous en dit =)

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