Ténérife, jour 5 – Masca, et premières péripéties du séjour

Typiquement le genre de rando où je me demande ce que je fous ici à en baver autant au lieu d’être en train de siroter une citronnade maison les fesses dans la piscine.

Typiquement le genre de rando où, quand on arrive tout en haut après 4km de montée de malade en plein cagnard, et qu’on aperçoit la vue incroyable aux alentours, je me dis que ça en valait finalement la peine.

Nous avons décidé d’alterner randonnée dans les volcans et randonnée dans des paysages plus verts.

Direction le célèbre village de Masca ! La plupart des gens ne font que s’y arrêter pour prendre des photos, il faut dire que la route qui y mène est fantastique et le village est mignon tout plein… Dommage pour eux de s’arrêter uniquement au village sans prendre le temps d’explorer les alentours à pied, et il ne suffit pas de beaucoup marcher pour découvrir des paysages somptueux qu’on ne peut voir qu’à pied !

Nous avions repéré une randonnée qui allait de Buenavista Norte à Masca mais en regardant sur Maps on s’est rendu compte qu’une première partie du sentier se déroulait sur le bitume de la route et qu’il ne présentait que peu d’intérêt.

Nous avons donc posé notre voiture dans le village d’El Palmar et avons entamé la montée vers Masca. Impossible de se perdre ou de se tromper d’itinéraire, les panneaux sont nombreux tout au long du sentier.

Durant une première partie, on longe des jardins et on s’émerveille de voir des arbres qui croulent sous les oranges, les clémentines, les mangues et les avocats. La terre volcanique est fertile et les habitants cultivent énormément dans leur jardin. On arrive ensuite dans le charmant village coloré de Las Lagunetas où nous devons marcher durant quelques centaines de mètres sur la route. Première grimpette de la journée, loin d’être la dernière !

Je ne suis pas en très grande forme ce jour-là… Impossible d’avaler quoi que ce soit depuis la veille au soir, le café au petit-dej n’est pas passé (le truc improbable chez moi), je ne sais pas si j’ai mangé quelque chose qui n’est pas passé ou si c’est de la faute des routes sinueuses que mon estomac fait des siennes… J’ai une nausée d’enfer, envie de vomir, la fatigue me terrasse et ça n’est pas toujours facile d’avancer !

On traverse la route TF 436 qui descend de Masca pour s’enfoncer dans une petite forêt. Et là, ça grimpe… Et il fait méga chaud ! J’ai eu la bonne idée de ne prendre qu’un pantalon de randonnée et pas de short, il fait tellement chaud que la montée est quasi insupportable et les derniers mètres se font sous mes jurons et gémissement tout en menaçant de partir la prochaine fois en all inclusive en Rép Dom pour se reposer sur la plage pendant 10j plutôt que de se tuer à randonner « Chuis pas ici pour souffrir okaaayyyy ? » =)

Et puis, l’arrivée en haut et la vue magnifique sur les hauteurs de Masca et des alentours ! De quoi couper le soufflet de la ronchonneuse qui se calme toute seule à mesure qu’elle photographie le paysage !

Nous continuons de descendre vers le point de vue Mirador de la Cruz de la Hilda où nous nous étions déjà arrêtés en voiture pour faire une photo le premier jour. Ce point de vue est absolument exceptionnel !

Nous décidons de nous installer au restaurant/snack qui jouit d’un panorama exceptionnel. Nous avions pris une salade mais j’avais le besoin furieux de boire un coca histoire de faire passer cette nausée (cette boisson miracle !). J’arrive enfin à avaler un peu de pain avec du jambon blanc à la terrasse du café. On profite de cette vue fantastique avant d’entamer la dernière descente vers le village.

Certains jours, il vaudrait mieux rester au lit… Après l’estomac qui fait des siennes, voilà que je glisse sur le sentier de la descente, finale avant Masca. J’ai la bonne idée de vouloir me rattraper sur le côté pour ne pas tomber. Manque de bol, c’est à un cactus que je me retiens, main dedans BIM BAM BOUM CA FAIT MAL PUTAIN ! Je reprends de plus belle mes lamentations (ayez une pensée pour monsieur, j’ai été vraiment chiante ce jour-là), je commence à paniquer en voyant qu’après avoir enlevé les épines plantées dans ma peau, mes piqures gonflent et j’ai un mal de chien à l’une d’elle ! Je consulte Google, en bonne hypochondriaque, histoire de savoir si je vais mourir (rires !) et j’avale un antihistaminique qui calme aussitôt mes gonflements. Il semblerait que j’aime les cactus plus qu’ils ne m’aiment !

Une fois la descente maudite terminée, on doit marcher sur la route principale jusqu’au village. Ca, c’est vraiment pas terrible par contre… La route est ultra fréquentée et pas vraiment très large. Il y a un aménagement en bois en cours de construction mais nous ne pouvons pas encore y marcher. On doit faire attention aux voitures et aux bus qui passent.

Arrivés au village, on se décide de poursuivre avec l’exploration des petites ruelles fort charmantes. Il y a un peu de monde à ce moment-là, le village est le plus célèbre de l’île et il est de ce fait très touristique.

Le tour du village est rapidement fait car il n’y a finalement pas grand-chose à y faire. C’est son environnement qui fait de Masca un lieu intéressant. Nous nous promenons jusqu’à l’avancée rocheuse qui donne un petit air de Machu Pichu aux lieux. Dommage que la brume s’accroche aux montagnes, nos photos ne sont vraiment pas terribles ici… J’ai tenté de corriger le voile via Lightroom mais je trouve la qualité de mes photos assez déplorable…

Nous nous installons à nouveau à une terrasse au cœur du village pour boire une citronnade histoire de se donner des forces pour faire le chemin inverse.

Ce sentier n’est pas une boucle et on sait qu’après avoir tout redescendu… Ben faut tout remonter hein =) La montée n’est pas hyper raide mais il fait chaud et on arrive trempés de sueurs après une bonne heure de marche.

Le temps s’est enfin un peu dégagé et nous pouvons admirer la vue du Mirador de la Cruz de la Hilda sous le soleil bien que la brume au loin persiste !

Le retour nous semble un peu long, d’autant plus que nous sommes dans les nuages durant une bonne partie du chemin, mais il faut bien revenir à la voiture, et la dernière partie de notre chemin pour revenir à notre point de départ ne présente aucune difficulté.

Il est à noter que Masca est le point de départ d’une randonnée très célèbre, celle des gorges de Masca jusqu’à la plage. Cette rando nécessite une réservation au préalable, l’accès est limité, vous devez porter un casque, et faire l’aller-retour dans la journée car une fois que vous avez descendu toutes les gorges, vous devez tout remonter. Le fait de devoir réserver une rando, être là à l’heure précise etc, ça n’est clairement pas pour nous… On aime choisir nos randonnées au jour le jour, en fonction de l’envie du moment, de l’heure à laquelle on se lève et on déteste avoir des impératifs.

L’île de Ténérife est couverte de centaines de kilomètres de randonnée à faire librement, nous avons donc fait le choix de ne pas faire la célèbre randonnée dans les gorges.