
C’est le cœur un peu lourd que nous quittons les îles Lofoten. Ce matin-là, nous n’avions pas forcément envie de changer de secteur mais le prochain logement était réservé, et il faut bien avouer qu’on avait fait le tour de ce qu’on pouvait faire et voir en long, en large et en travers depuis qu’on est arrivés aux Lofoten cinq jours plus tôt.
Madame aimerait repasser une dernière fois à Hamnøy pour « Dire au revoir à Hamnøy« . Monsieur refuse catégoriquement « Non mais ça suffit Hamnøy ! On y est allés 5 fois et ça nous allonge la route de 40 minutes !!! ». Madame capitule, dans le fond, il a raison =)
Direction Evenes pour les deux jours suivants ! Le secteur n’est pas le plus touristique mais on ne se voyait pas faire 8h de route d’une traite pour retourner à Tromsø. Les logements sympas ne sont pas légion à cet endroit et nous avons trouvé un logement mignon, véritable petit coin de paradis perdu sur les hauteurs d’un fjord, avec pour seuls voisins des arbres, la vue sur la mer, le coucher de soleil… Et plus si affinités ! =)

Nous traçons sans nous arrêter jusqu’à Henningsvær.
Vous vous souvenez, on vous en avait parlé dans l’article d’arrivée dans les Lofoten ? Le temps n’était pas à la fête lorsque nous y étions passé, et on a envie de tenter à nouveau le coup.

Mais Henningsvær n’a pas l’air de vouloir de nous, le temps est correct quand on arrive, mais ça ne va pas durer et le ciel devient craignos au bout d’une demi-heure !

On repart prendre notre logement, épuisés par ces derniers jours de vadrouille et avec le besoin de nous poser sans rien faire.

La route est assez quelconque une fois qu’on quitte Henningsvær.
On prend connaissance de notre joli logement et nous décidons de dîner là au calme, dans notre nouveau chez nous.
Nous allumons le poêle à bois pour faire une bonne flambée, on se met un peu de musique, on prend l’apéro en regardant depuis le canapé le coucher de soleil sur le fjord.

On mange du saumon cuit au four et… On saute dans nos fringues et on ressort en courant vers 21h en laissant tout en plan car les aurores sortent d’un coup alors qu’il ne fait même pas encore nuit noire.

Contrairement à notre premier soir d’aurores 48h avant, pas de doute possible cette fois, elles apparaissent très nettement dans le ciel et juste face à nous !

Nous avons eu la chance d’assister à un spectacle absolument exceptionnel, l’indice KP était très élevé et ça a été un festival partout dans le ciel !

Tantôt elles se déroulaient lentement, tantôt à une vitesse vertigineuse, nous offrant même quelques couleurs roses par moment.

Nous restons des heures dehors, frigorifiés de ne pas bouger mais ébahis par ces aurores qui n’en finissent pas.
Les formes changent sans cesse, et nous avons l’impression de voir un visage apparaître à ce moment.

On se couche épuisés et frigorifiés d’être restés là, avec de la neige jusqu’aux genoux, pendant plusieurs heures.







J’ouvre les yeux alors que je suis allongée contre monsieur sous la couette, et j’aperçois en face de la porte le feu qui crépite dans le poêle, et l’aurore qui continue de danser à travers la fenêtre. Je reste les yeux grands ouverts pendant un long moment à profiter du paysage, sans m’inquiéter de mes réglages de trépied, de photo, de la qualité de mes clichés. Je suis émerveillée par ce spectacle de la nature, je m’imprègne de chaque seconde pour que ça reste gravé en moi.

Ce moment restera sans doute le plus doux, le plus magique, le plus poignant de ma vie.
